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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 17:55

Le Cameroun se joint au reste du monde de l’espace francophone, pour célébrer ce lundi, 20 mars 2017, la Journée Internationale de la Francophonie. En prélude aux festivités prévues ce jour, la Guinée Equatoriale, a pris une option d’avance avec ce qui peut être considéré comme le 1er festival de cinéma en langue française. Bien avant le clou de la cérémonie de ce jour, dans la ville de Bata, la célébration de la

francophonie, a donné lieu à une série d’activités au centre culturel Equato-guinéen de Bata. Sous la houlette de la camerounaise Françoise Etoa initiatrice, présidente fondatrice, mère de la maison de la francophonie qu’elle considère à juste titre comme son « bébé ». Avec le soutien de l’Ambassade de France, de l’Etat Equato-Guinéen et des entreprises partenaires. Promotrice des œuvres de l’humanitaire, des actions de bonne volonté, de bonté et de générosité, Françoise Etoa dont la réputation en matière de solidarité est connue à travers le monde, explique le bien fondé de sa démarche et des raisons qui motivent sa noble cause.

Quels sont les enjeux de l’organisation d’un festival de cinéma en langue française en Guinée Equatoriale et pourquoi mettre à l’unisson, douze pays membres de la francophonie ?

Pour la première fois nous avons vu à l’écran des jeunes amateurs équato-guinéen tourner un film en français. C’était très important pour nous, parce que cela montrait en quelque sorte l’évolution du français en Guinée équatoriale. Parmi mes activités, il y avait aussi les professeurs de français qui ont été formés par la France, qui donnent des cours aujourd’hui dans le département de français en Guinée équatoriale. Nous avons vu les enfants (de 2 à 15ans), de la maison de la francophonie qui héberge en son sein une école française. Nous avons vu cette école qui a 22 nationalités, vous retrouvez les équato-guinéens, des chinois, des français et des libanais… Tous ces enfants ensemble, on peut les entendre parler le français et partager l’amitié et la solidarité, l’essence même de la langue française. J’étais d’autant plus heureuse parce qu’en tant que présidente fondatrice, c’était mon rêve de voir ce pays s’arrimer aux autres pays francophones. Ça été fait cette fois-ci. Mon rêve a été accompli. Je ne vais pas oublier ici que pour réaliser tous ces œuvres là, j’avais le soutien (j’ai toujours le soutien) du président Obiang Nguéma Mbasogo, de son gouvernement, des équato-guinéens eux-mêmes, la jeunesse ou la non-jeunesse qui adhère à ce projet. Je ne vais pas oublier ici l’ambassade de France et son ambassadeur Frest Constant, qui joue un rôle primordial pour cette langue, pour qu’ensemble nous la partagions toujours comme dans les autres pays francophones. Il n’est pas le seul. Tous les ambassadeurs de France qui sont passés en Guinée équatoriale ont toujours été pour moi un soutien essentiel. Je n’oublierais pas non plus les entreprises, mon partenaire à la maison de la francophonie en Guinée équatoriale c’est « Sogea Satom », qui est un partenaire, même pas sponsor ; il est partenaire de l’école. Je ne vais pas oublier « Total » et les autres qui m’ont permis cette année d’avoir une édition spéciale. Je pense qu’en Guinée la francophonie s’est bien fêtée. Vive la francophonie en Guinée équatoriale, vive la langue française.

Quand vous dites que c’est une édition spéciale, en quoi elle est spéciale ?

Elle est spéciale parce qu’aujourd’hui on a à l’écran des films joués par les équato-guinéens en français ; c’est très important. Parce que dans les prochains jours, nous allons ramener à Yaoundé le film « Star ». Le public cinéphile va découvrir le personnage de Ekaka une jeune handicapée. Nous avons abordé une diversité des thèmes et des sujets de société ; les handicapés sont souvent rejetés par la société, mais cette jeune fille avec une belle voix, elle est devenue Star. Nous voulons donc dire que malgré le handicap, on peut devenir quelque chose dans la société, et être respecté. Le deuxième film parle de la veuve. Comme vous le savez en Afrique dans les coutumes Fang ou Bamilékés, les Fangs qui sont présents au Cameroun, Gabon et en Guinée équatoriale où ils sont 89% la veuve Fang est obligé d’épouser le frère de son mari. Dans ce film là, nous avons voulu montrer comment la femme souffre en elle-même quand on doit la refourguer à quelqu’un d’autres qu’elle n’a pas aimé. Dans le film, les jeunes équato-guinéens montrent comment les traditions peuvent être dépassées grâce à des lois. Parce que la femme en guinée équatoriale est protégée par la loi, à savoir qu’elle ne va plus souffrir avec des familles qui vont tout prendre, la chosifier en fait. Pour moi, c’est très important. Car on voit à l’écran des amateurs qui jouent très bien leurs rôles. Pour l’ambassade de France, les sponsors et le gouvernement équato-guinéen on a vu l’évolution, comment les jeunes équato-guinéens avancent pour devenir des acteurs. Peut-être dans les mois avenir, vous verrez un film équato-guinéen aux écrans noirs. Les jeunes camerounais vont découvrir comment leurs voisins d’à côté avancent, et nous pensons que tous ceci nous amène à l’intégration sous-régionale et africaine.

Parlant de la francophonie, on a toujours envie de savoir pourquoi la Guinée-équatoriale, vous tient tant à cœur ?

Je vis une belle aventure de la francophonie avec la Guinée équatoriale. Très belle aventure, parce que premièrement, il est rare que les présidents invitent quelqu’un qui s’occupent des prix littéraires. Au départ je m’occupais d’un prix littéraire et j’ai été solennellement et formellement invitée par le Président Obiang Nguéma Mbasogo. Je n’ai pas d’industrie, mais j’ai été invitée pour un prix littéraire, ce qui ma amené dans ce pays. La façon dont on m’a reçue et accueillie, m’a profondément tellement touchée. Là est l’une des raisons qui m’ont amenées à leur proposer ce projet ; c’est rare que les présidents acceptent ce genre de projet. Mais le président Obiang Nguéma Mbasogo à accepter et adhéré à ce projet ; il a mis de l’argent pour construire la maison de la francophonie dont j’ai tant rêvée. Donc mettez-vous à ma place, quelqu’un qui réalise votre projet. Et c’est un projet qui va rester des générations en générations. Je crois que quand un camerounais passera à Bata, on va lui montrer la maison de la francophonie qui porte un célèbre nom à savoir le nom de Léopold Sédar Senghor. C’est important pour moi ; je ressens cette œuvre dans ma chair.

Pourquoi Léopold Sédar Senghor?

  1. le Président Obiang, ce nom de baptême est plein de sens, de signification et de symboles. Pour le président, Léopold Sédar Senghor représente la littérature noire. C ’est le premier académicien noir. Pour lui, c’était tout un symbole, dont vous comprenez que cette maison c’est tout un symbole. Et pour moi-même, pourquoi je l’ai appelé la maison de la francophonie, parce qu’on est une maison où tout le monde se retrouve. C’est une maison où les non-francophones et les francophones peuvent se retrouver. Et je le vois aujourd’hui comment ça se réalise, quand je suis arrivé à l’école, j’ai vu des chinois, des maliens, des congolais, des camerounais… et vous savez quand des enfants partagent quelque chose, c’est l’avenir de demain. Donc mon cœur bât pour la Guinée-équatoriale, non seulement ceux qu’ils ont fait pour moi, si vous la presse vous me connaissez, c’est grâce à la maison de la francophonie. Donc c’est important. Autre chose encore plus fort, le Président Obiang Nguéma est un visionnaire ; une personnalité de haut vol. Comme vous le savez, quand le président Diouf quittait la francophonie, le Président Obiang Nguéma a présenté un candidat, et il m’a choisie comme directrice de campagne. Moi Françoise Etoa qui suis camerounaise. Un pays qui vous fait confiance, qui vous nomme directrice de campagne c’est énorme, et comment ne pas aimer un pays comme-ça. Et l’accompagner sur ce qui est de plus précieux la francophonie, à savoir la solidarité entre les peuples, pour moi, c’est ma passion. Ceux qui me connaissent, savent que tout le long de ma vie, je suis toujours en train de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre. C’est un projet qui me convient. C’est comme une mission pour moi.

On parle beaucoup de la maison de la francophonie. Mais c’est quoi cette maison de la francophonie?

La maison de la francophonie en Guinée -équatoriale est très importante. D’ailleurs c’est l’unique en Afrique, c’est le seul pays qui a la maison de la francophonie. Il y a une école, nous formons, les cadres équato-guinéens, non seulement qui travaillent dans les sociétés françaises, et aussi des professeurs. Aujourd’hui, en guinée-équatoriale on a des professeurs qui ont été formés par la maison de la francophonie, qui font des stages à Paris payés par l’ambassade de France, et nous voyons aussi que de plus en plus quand vous allez en Guinée équatoriale aujourd’hui, contrairement à ce que les gens pensent, les équato-guinéens parlent français, de plus en plus de cadres parlent français. De plus en plus des équato-guinéens vont à l’international. Une ville comme Bata quand vous y arrivés, vous n’êtes pas dépaysés, même le chauffeur de taxi parle français, et vous savez, ça apporter beaucoup de choses et moins de tension. Parce que vous savez quand les gens ne se comprennent pas, ils ont toujours des problèmes, mais là le français permet comme il a permis au Cameroun, une langue d’union nationale, permet aussi en Guinée équatoriale que les camerounais et les gabonais qui sont directement leurs voisins puissent mieux se comprendre. Parce que comme vous le savez les camerounais : disent en Guinée équatoriale c’est difficile, ils sont hispanophones, nous sommes francophones,. Il y a parfois des tensions. Avec le français on arrive à se comprendre ; je crois que c’est une langue d’apaisement pour non seulement pour la Guinée, le Cameroun et leurs voisins ; avec les autres pays d’Afrique. Et aussi parce que c’est une langue de solidarité. C’est une langue qui marque les liens de solidarité entre les peuples francophones et non-francophone aussi.

Aujourd’hui de plus en plus les pays de la sous région sont contrains à accepter la libre circulation des biens et des personnes. Quel est l’apport de la francophonie, en quoi cette langue à faciliter cette circulation des biens et des personnes?

Justement, la francophonie, mieux, la langue française est un vecteur du développement dans la zone Cemac. Comme je le dis aux jeunes équato-guinéens, la Cemac est une institution qui régit l’Afrique centrale dont la Guinée équatoriale. Ne pas parler français c’est s’isoler un peu. Je crois que le président Obiang et son peuple l’ont compris. Mais vous savez que Paris ne s’est pas fait en un jour. On va progressivement accompagner la nouvelle génération et l’ancienne à adhérer à la francophonie, et je crois qu’ils ont compris les enjeux. Le départ est un peu difficile. Mais il faut comprendre aussi les équato-guinéens, car ce sont des Hispanophones. Ils ont une autre façon de voir les choses, mais petit-à-petit ils voient des enjeux et c’est très bien. Par exemple, lorsque vous avez vu, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Abaga Ntsama, être parfaitement bilingue, c’est un immense atout. Il a été formé en France. Aujourd’hui le président de la Cour Suprême de la guinée équatoriale est parfaitement bilingue ; il a été formé en France. Autant des exemples que les jeunes équato-guinéens essayent de voir ; des exemples visibles qui permettent de comprendre que je peux être gouverneur de la banque, je peux travailler à Yaoundé, je peux travailler au Gabon, je peux travailler au Tchad. Donc tout cela amène cette jeunesse à comprendre, parce qu’au départ, ils n’avaient pas de visibilité. Avant le gouverneur Abaga Ntsama, aucun équato-guinéen ne pouvait imaginer diriger la banque centrale. Mais ils ont vu Abaga Ntsama, c’est une réalité, on peut la toucher. Vous comprenez qu’au fur à mesure les idées s’ouvrent, on essaye de comprendre le pourquoi, le comment, l’importance, au fur et à mesure que le temps passe, je suis convaincue qu’ils comprennent les enjeux. Même la police, la gendarmerie, les forces de l’ordre commencent à comprendre que les camerounais peuvent aller en week-end à Malabo, à Bata à Oyala. Le tourisme interrégional va se développer. Parce que les gens parleront français, l’équato-guinéen viendra à Yaoundé. Vont circuler les hommes, mais aussi la marchandise, ce n’est pas un problème. Dans quelques années, les problèmes qui se posaient au niveau de la circulation des biens et des personnes seront dépassés grâce à la francophonie. C’est la communication qui est importante entre les hommes. Les hommes peuvent prendre des décisions, mais quand vous ne vous comprenez pas ces décisions n’ont pas de sens. Aujourd’hui je me dis que quand bien même je ne serai plus là, cette maison de la francophonie aura servie à quelque chose. Quant à moi, en tant que camerounaise, je vais continuer de servir de lien entre ce pays et le mien. C’est le plus important.

Réalisé par Souley OHOHIOLO/ Source : yaoundeinfos.com

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