Du 13 au 16 Novembre 2014, s'est tenu le tout premier forum de développement de la ville de Nkongsamba, le chef-lieu du département du Moungo dans la région du Littoral, ancienne troisième ville du pays après Douala et Yaoundé.
Une initiative de la Communauté Urbaine de ladite ville, visant à redorer son blason et surtout à la moderniser compte tenu des exigences de l'émergence du pays à l'horizon 2035.
La cérémonie de clôture de ces assises était présidée par le Préfet du Moungo Thomas Hona qui a invité les filles et fils du département à se donner la main pour le développement de leur ville aux potentialités énormes mais malheureusement inexploitées. Elle avait pour cadre, la salle des délibérations de la Communauté Urbaine et s'est déroulée en présence des autorités administratives, municipales, religieuses et traditionnelles des trois arrondissements que compte la ville ainsi que des forces de maintien de l'ordre et d'une foule nombreuse des populations.
La cérémonie protocolaire de clôture
Elle a consisté en deux discours : celui de bienvenue du Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Nkongsamba, le Docteur Basile Kollo et celui du Préfet du Moungo.
Thomas Hona, d'entrée de jeu, s'est dit heureux de voir le Moungo mobilisé pour un nouveau décollage du département en général et du chef-lieu en particulier. Après avoir félicité les athlètes pour leur prestation, il a également dit merci au délégué du gouvernement pour tous les efforts déployés et les sacrifices consentis dans la mobilisation des populations pour un nouveau décollage de la ville de Nkongsamba sous le thème « En route pour la moisson ».
Pour l'orateur, le forum de développement était une tribune idéale pour tous les enfants de la ville de discuter et de proposer des solutions qui devraient contribuer au bien-être des populations. Pour y aboutir, il faut une nouvelle vision à la ville, ce qu'a fait le Docteur Basile Kollo.
Fustigeant le fait que « ... les filles et les fils de Nkongsamba se sont longtemps marchés sur les pieds.. . » il les a invités à rester unis autour de certains idéaux de développement de leur ville, à taire les querelles, les exclusions, les replis identitaires et à abandonner différents autres maux comme le grand banditisme, le désordre urbain, l'occupation anarchique des terres, la 'feymania' pour se consacrer au développement de leur localité. Il a surtout martelé que tous les porteurs de projets seront bien reçus à Nkongsamba en faisant un sursaut d'orgueil pour cette ville en déclin qui faisait pourtant la fierté de tout le Cameroun du temps où les matières premières se vendaient à prix d'or sur le marché mondial.
S'adressant aux autorités municipales, il leur a dit que beaucoup de choses étaient réalisables dans le cadre de la Décentralisation et a égrené une kyrielle de possibilités dont la lutte contre le chômage des jeunes ou encore l'investissement dans des activités génératrices de revenus. Pour cela, il leur a prescrit de concevoir, d'agir vite, de passer de la parole à l'acte, de sortir des sentiers battus « ... d'abandonner la politique du ventre, des cartes de visite... du one man show pour des activités durables... » qui vont pérenniser la mémoire de ceux qui les auront menées. Pour cela, il faut emprunter le train de la modernité, suivre les exemples de ceux qui ont réussi, ne plus demeurer des éternels dormeurs et rêveurs mais surtout oser. Il leur a promis tout l'accompagnement nécessaire dans le strict respect de la loi.
Avant lui, le Docteur Basile Kollo avait relevé que le projet de développement de Nkongsamba était en marche et que pour la jeunesse, beaucoup de choses étaient prévues. Il a surtout martelé « Il n'y a pas de chômeurs dans le Moungo, il n'y a que des paresseux. A Nkongsamba, il ne manque pas d'espaces à cultiver... ».
Auparavant, il avait invité l'assistance à « ... arrêter de passer des messages négatifs, Nkongsamba est en train de repartir... ».
Au début de son propos, il avait tenu à dire merci à tous les anciens délégués du gouvernement qui avaient organisé l'ascension du Mont Manengouba, aux athlètes ayant participé et aux organisateurs de la course, au chef du groupement Baneka, à l'exécutif des communes d'arrondissement de Nkongsamba, au groupe Wakavane qui avait organisé le festival des arts et apporté leur contribution à l'Institut des Beau-Arts de Nkongsamba dans le cadre du forum de développement et au Préfet du Moungo pour sa constante assistance et sollicitude.
Revenant sur l'évènement sportif du jour, à savoir l'ascension du Mont Manengouba, il a laissé entendre « ... Je suis content que les jeunes ont pris cette initiative qui fera parler de Nkongsamba en bien. J'ai laissé venir à la Communauté Urbaine ces jeunes et je les ai reçus. On ne dit pas à la jeunesse passe demain. Nous voulons lui donner une opportunité de grandir... Vos erreurs, nous assumons pleinement et vous assurons que nous les corrigerons prochainement... ».
Au-delà de cette cérémonie protocolaire, le forum de développement de Nkongsamba aura connu divers temps forts.
Les différentes articulations du forum
Le programme du forum prévoyait entre autres activités, des ateliers et des tables-rondes animés par des personnalités de « haut vol » comme a tenu à le préciser, le Préfet du Moungo. De ces travaux, l'on a dégagé des solutions susceptibles de contribuer au développement de la ville de Nkongsamba. C'est ainsi que certains participants ont pu prendre connaissance du plan d'aménagement de la ville proposé par la Communauté Urbaine.
A côté de ces travaux, le public de Nkongsamba a pu apprécier les œuvres d'art proposées par Wakavane, un groupe de festivaliers venu spécialement prêter main forte aux formateurs de l'Institut des Beaux-arts de Nkongsamba, une branche spécialisée de l'Université de Douala. Ce public aura notamment assisté à la création d'une œuvre d'art par les festivaliers au cours de nombreuses démonstrations offertes. Et last but not least, il y a eu cette ascension du Mont Manengouba très appréciée du public sportif de la ville.
Le premier forum de développement de Nkongsamba aura tenu la promesse des fleurs, reste à présent aux principaux concernés de s'approprier les différents résultats pour les traduire en actes positifs et concrets devant induire la transformation de la cité pour lui restituer ses lettres de noblesse perdues.
Par Georges Ndenga/Cp